Grande rupture de novembre : pour le meilleur et pour le pire
Ce moment charnière remarquable de novembre apporte des surprises. Analyse.
Cassure choc
Parfois, la transition de l'automne à l'hiver survient de façon brutale. La rupture de la douceur à la froideur peut surprendre. C'est en novembre que ce changement de paradigme s'opère le plus souvent. Prenons un exemple : le 16 novembre 1989. Un vigoureux front froid balaye la province. L'air arctique qui s'engouffre au Québec met fin à une poussée de douceur et provoque une tornade en Montérégie.
« Lors d’un automne normal, il arrive qu’on saute les étapes, affirme Réjean Ouimet, météorologue. On passe du quasi-été à l’hiver avant son temps. Ce choc est particulièrement à surveiller lors d’un automne chaud.
Du froid au chaud
Depuis 1990, le mois a débuté sous le signe du froid à 16 reprises. Deux fois sur trois, les températures froides ont perduré après la mi-novembre et l'hiver s'est installé pour de bon. Toutefois, le tiers du temps, la situation inverse s'est produite.
« Et le scénario inverse va à l’encontre du climat habituel, explique Réjean Ouimet. On a alors du froid au début de novembre avec de la neige. Par la suite, la tendance s’inverse et la douceur l’emporte plus tard dans le mois de novembre. »
Le moment où survient la cassure revêt une importance. Dans les cas où cette rupture frappe après le 7 novembre, il arrive que le froid s'accroche et perdure pour le reste du mois. Depuis 2010, on remarque une séquence de trois années consécutives : 2017 à 2019.
« Une poussée de froid qui arrive tôt, fin octobre ou début novembre, comme cette année, a tendance à être moins intense et tenace qu’un peu plus tard, estime Réjean Ouimet. Ainsi, lors de poussées vers le froid qui se sont avérées durables, la date d’arrivée était davantage dans la deuxième semaine de novembre. »
Avec la collaboration de Nicolas Lessard et Réjean Ouimet, météorologues.
