Hiver El Niño rime avec hiver à verglas au Québec?

El Niño est-il synonyme de verglas en hiver au Québec? Réjean Ouimet répond à cette question.


Québec à verglas

Selon une croyance populaire, un hiver québécois influencé par le phénomène El Niño serait plus propice aux tempêtes de verglas. S'agit-il d'un mythe ou d'une réalité? Réjean Ouimet s'est penché sur la question. De fait, le Québec est en quelque sorte une « terre à verglas ». Mais les épisodes majeurs ne surviennent pas toujours lors d'un hiver El Niño.

« L'association d’El Niño et du verglas avec la crise qu'il a engendrée en 1998 a marqué l’imaginaire, affirme Réjean Ouimet, météorologue. Il n’y a pas d’hiver québécois sans pluie verglaçante. En moyenne, depuis 2010, on a 41 journées avec des précipitations verglaçantes au Québec. De ce nombre, quatre épisodes sont significatifs : de 15 à 25 mm de glace accumulée lors de durées de chutes de plus de six heures. »

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Verglas majeur

La pluie verglaçante se manifeste lorsque les conditions atmosphériques sont favorables. L'air doux en altitude liquéfie les précipitations qui, au contact des objets froids, s'agglomèrent sous forme de glace. Lorsque ces épisodes surviennent, l'air en surface est donc froid : sous le point de congélation. Selon les experts, El Niño devrait plutôt être synonyme de douceur pour la Belle Province. Depuis 2010, le Québec a connu quatre hivers sous l'influence du phénomène El Niño.

« En 2015, le 4 janvier, le verglas dure 13 heures, raconte Réjean Ouimet. 25 mm tombent et 155 000 foyers sont privés d’électricité. El Niño est faible et en déclin, l’hiver est froid. En 2016, les 24 et 25 février, 15 à 25 mm de verglas tombent et le Québec subit 250 000 pannes de courant en raison du vent. El Niño est fort et l’hiver est doux, mais une poussée de froid dans les jours précédents a mis la table de ce verglas costaud. El Niño n'a rien à voir : c’est la recette classique du verglas chez nous. »

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Trouver le coupable

Selon les données recueillies par notre expert, le lien de cause à effet entre l'hiver El Niño et la pluie verglaçante n'est pas probant. De fait, un hiver doux ne serait pas nécessairement favorable au verglas non plus. Les épisodes majeurs sont assez rares et parmi ceux enregistrés depuis soixante ans, un seul est survenu lors d'un hiver El Niño.

« Le verglas peut très bien se passer d’El Niño pour sévir au Québec, déclare Réjean Ouimet. Et si El Niño se manifeste, on aura du verglas pendant l’hiver. Avec plus ou moins d’intensité comme chaque année. »

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Avec la collaboration de Patrick Duplessis et Réjean Ouimet, météorologues.


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