Un été décalé cette année, une réalité ou non?

Peut-on s'attendre à un été qui s'étire en longueur cette année? Notre expert répond à la question.


Un été tardif

Lorsque l'été tarde à s'installer en juin, il y a deux possibilités : il est court ou décalé. Ce phénomène est survenu plus d'une fois depuis une trentaine d'années. De fait, le cas le plus récent remonte à 2019. Les températures estivales s'étaient installées de façon durable vers la mi-juin seulement. Toutefois, la saison avait manqué de souffle alors que septembre s'est avéré frais.

« Depuis 1990, on compte sept autres étés où les températures de début de la saison laissaient passablement à désirer, explique Patrick Duplessis, météorologue. La chaleur durable était arrivée plus tard qu’à l’habitude, et le mois de juin tombait en dessous des attentes. Parmi ces cas, on note quatre fois sur sept une fin d’été qui se voit également écourtée, donc un été qui est simplement court dans l’ensemble. Les trois autres cas s’étirent plus longtemps que normalement en septembre et on observe un été simplement décalé. »

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Situation partagée

Historiquement, lorsque l'été est tardif, les chances d'avoir un été décalé sont de 50 %. En effet, depuis que l'on récolte les données météorologiques, les cas sont partagés.

« Depuis 1943, la tendance est sensiblement la même, précise Patrick Duplessis. Lorsque juin est frais, le mois de septembre va autant vers la chaleur que vers la fraîcheur. Sur 43 cas d’un juin frais, on a observé 21 cas en faveur d’un septembre chaud, et 22 cas en faveur d’un septembre frais. Il n’y a donc pas de connexion significative entre le début et la fin de l’été en termes de température au Québec. »

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L'été 2023 décalé?

La tendance récente indique que la fin de l'été se réchauffe davantage que le début. Selon les données recueillies récemment, la fin des chaleurs durables (maximums de 23 °C et plus) survient plus tardivement d'une semaine maintenant par rapport à la période entre 1961 et 1990. La question se pose : est-ce que l'été 2023 va s'étirer plus longuement cette année?

« Malgré la canicule hâtive de cette année, l'on peut dire que le début de l’été a été tardif cette année, résume Patrick Duplessis. La chaleur durable a accusé un retard en juin, avec les trois premières semaines du mois la plupart du temps sous les normales. On a donc une situation où le vrai été s’est installé autour du solstice. Malgré une mise en pause au début du mois d’août, tout porte à croire que l’été n’est pas prêt de véritablement nous quitter. La chaleur devrait s’accrocher plus qu’à l’habitude en septembre et ce serait alors bel et bien un été décalé cette année.

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Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue.


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